Un peuple à genoux

Un collectif d'auteurs de gauche propose en fin d'année un almanach revu et corrigé: "Là où jadis L'Almanach du peuple nous permettait de revisiter nonchalamment l'année écoulée pendant les vacances de Noël, le Peuple à genoux estime nécessaire de garder vif le souvenir d'une année de corruption" (p. 10). Les contributions ne sont pas d'égale qualité, mais le livre se lit d'un trait. Personnellement, je n'apprécie pas que l'on compare des personnes, fussent-elles politiciennes, à des animaux ("les cochons ne lancent pas de boue, ils s'y vautrent", p. 104), à moins que l'animal ne soit un paon. Aussi, les auteurs critiquent la "complaisance grasse des médias" (p. 10), mais ce sont des articles de presse qui constituent l'essentiel de leur bibliographie. Cela dit, il y a de bonnes chances que je me tape chaque année, entre Noël et le Jour de l'an, le Peuple à genoux de l'année en cours.

Dans l'édition 2014, j'ai particulièrement apprécié le chapitre sur l'éducation, notamment la remise en question du philanthrocapitalisme qui "s'insinue de plus en plus dans nos écoles. La politisation d'intérêts privés en éducation, qui prend l'apparence d'une réponse citoyenne au décrochage scolaire, n'est autre qu'une sorte de paradis fiscal" (p. 15). Des exemples sont apportés pour les cas de la Fondation Mobilys, de la Fondation Lucie et André Chagnon et du groupe du banquier L. Jacques Ménard (associé au PLQ) dont on apprenait la semaine dernière qu'il "passait le flambeau" à l'ex-ministre péquiste et ex-DG de la CSDM Diane de Courcy. J'ai souvenir d'une entrevue à la télé que donnait L. Jacques Ménard où l'intervieweur arrivait le plus naturellement du monde à cette conclusion que ça prenait un banquier pour réussir là où les agents scolaires avaient échoué. Assez humiliant merci pour ceux et celles qui s'investissent dans la cause de la réussite scolaire depuis longtemps avant qu'elle ne soit subordonnée à sa dimension économique!

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